De violoniste à avocate en droit des arts
Qui es-tu?
Je m’appelle Gabriella Rozankovic. Je suis une ancienne étudiante et assistante-professeure du Conservatoire de musique de la Montérégie (CMM) en violon. Aujourd’hui, je suis avocate en droit des arts et du divertissement. J’ai mon propre cabinet, où je dessers principalement des créateurs et créatrices du milieu du cinéma, de la télévision et de la musique.
À quel âge as-tu commencé à jouer de la musique et prendre des cours?
J’ai commencé à faire de la musique à l’âge de 4 ans. Le violon a été mon premier instrument et est resté, tout au long de mon parcours, mon instrument de prédilection. J’ai également fait du piano pendant 10 ans, de la chorale et des ensembles à cordes de façon intermittente… et aussi de la tamburica (prononcé « tam-bou-ri-tsa ») - une sorte de mandoline croate! Au CMM, j’ai étudié d’abord avec ma mère, Marie-Anne Rozankovic, puis avec Zoé Dumais.
Quel a été ton parcours musical?
La musique a sans contredit été le pilier de ma vie, de ma tendre enfance jusqu’au début de ma vie adulte. Bien que je n’aie pas fait une scolarité de « musique-études » à proprement parler, la majorité de mes activités parascolaires étaient orientées vers la musique. J’ai eu la chance de faire deux tournées en France avec une chorale, de participer à plusieurs concerts galas du CMM et de faire les examens de Vincent- d’Indy pour encadrer mon parcours.
J’ai également eu le bonheur d’enseigner le violon à titre d’assistante-professeure au CMM, pour à mon tour constater l’impact de la musique dans la vie des jeunes.
Quand est venu le temps de m’inscrire au CÉGEP, j’ai longtemps hésité à faire mes auditions pour rentrer dans un programme de musique. Ayant également d’autres intérêts très forts, j’ai plutôt opté pour un programme en Arts, Lettres & Communications au Collège Jean-de-Brébeuf, tout en continuant de compléter les examens de violon de Vincent- d’Indy en parascolaire. J’ai ensuite fait mes études en droit à McGill. C’est ce qui m’a éventuellement mené au métier que je pratique aujourd’hui.
Quels apprentissages tires-tu de ton parcours musical?
Faire de la musique, c’est bien plus qu’un simple apprentissage technique. C’est une façon de communiquer avec soi et avec les autres, d’apprendre les vertus de la discipline personnelle, de constater concrètement son progrès. À la fin d’une année, on sait jouer une pièce qu’on ne connaissait pas quelques mois plus tôt - c’est très gratifiant!
La musique c’est l’écoute, la concentration, le regard sur soi. C’est vraiment un exercice de pleine conscience! D’un point de vue très personnel, la musique m’a inculqué de nombreux apprentissages et valeurs – notamment l’écoute, le souci du détail, la discipline, la persévérance – ce que d’autres personnes retrouvent par exemple à travers le sport ou la méditation.
Quelle est la place de la musique dans ta vie aujourd’hui?
Bien que j’aie pris une autre direction professionnelle, la musique fait encore grandement partie de ma vie aujourd’hui. Ce n’est pas un hasard si j’ai choisi d’exercer mon métier d’avocate dans le milieu des arts et de la culture. Être avocate dans ce milieu nécessite une sensibilité artistique, une capacité à parler le même langage que sa clientèle, une compréhension intrinsèque de leurs enjeux qui va bien au-delà du légal. Je sais que ma clientèle apprécie ma capacité à me mettre dans leurs souliers et à leur parler sur un pied d’égalité.
Autrement, bien que la musique occupe une place importante dans mes loisirs, j’aimerais la réintégrer davantage dans ma vie quotidienne. Après plusieurs années sans prendre de cours, je réalise à quel point ça me manque de ne pas avoir une pratique musicale régulière. À suivre, donc!
Quels conseils donnerais-tu à des jeunes qui étudient la musique en parascolaire ou musique-études?
Je leur dirais d’abord qu’ils-elles sont très chanceux-chanceuses! Avoir l’opportunité de pratiquer un instrument est un privilège à chérir, qui n’est pas donné à tous et toutes.
(Aparté politique : je crois que c’est une matière qui devrait être revalorisée dans nos écoles publiques et privées, que c’est une matière tout aussi importante que le français et les mathématiques. Mais ça, c’est une discussion pour une autre infolettre!).
Je leur dirais aussi qu’il est important de trouver un instrument et un type de pratique qui nous procure du plaisir. Le plaisir peut se trouver dans le choix de l’instrument, la relation avec le professeur, le type de répertoire, le fait de jouer en groupe. Et plaisir n’est pas nécessairement instantané! C’est comme faire du sport – parfois c’est forçant, parfois ça fait mal, parfois ça ne nous tente pas… mais on y va pareil, pour conserver nos acquis et progresser.
La musique peut être une grande source de plaisir, de partage et de fierté! En tout cas, ça l’a toujours été et le restera toujours pour moi. 26 ans plus tard, c’est sans doute la principale leçon que j’en aurai tirée!
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