Parcours d’un jeune compositeur-interprète

Qui es-tu?

Je m’appelle Karl-André Rozankovic. Je suis professeur de piano au CMM depuis l’été 2015, mais je travaille principalement dans le domaine de la musique en tant que musicien-interprète, compositeur, arrangeur et pédagogue. Je m’intéresse beaucoup à l’improvisation. C’est une pratique que j’essaye d’intégrer dans tous mes champs d’activités musicales, tant à travers l’enseignement ou la création. À l’automne 2021, je me suis lancé en tant que soliste avec une première parution qui s’intitule «Liminaire». Il s’agit d’un petit recueil de compositions originales et d’improvisations au piano. Parallèlement à cela, je continue d’oeuvrer dans le domaine de la chanson, de la musique folklorique et du jazz en tant que pianiste, mais aussi en tant qu’accordéoniste.

Karl-Andre_Conservatoire_2008_PdA

Karl-André à la Place des Arts en 2008

Quel a été ton parcours musical?

La musique a toujours fait partie de ma vie. Mes parents étant musiciens de formation, je les entendais souvent pratiquer leur instrument ou donner des concerts. J’ai même eu la chance de voyager avec eux lorsqu’ils partaient jouer à l’étranger, notamment en France. J’ai commencé à prendre des cours de piano vers l’âge de 5 ans avec ma tante Helena qui enseignait occasionnellement la musique chez elle en parascolaire. Elle m’a aussi initié à l’histoire de la musique et à l’écriture. Vu mon intérêt grandissant pour la musique, on m’a dirigé vers une professeure de piano du CMM, Johanne Pelletier, qui m’a accompagné pendant plus de 5 ans. À cette époque, l’école de musique située sur l’avenue Lorne à Saint-Lambert était un véritable incubateur pour des jeunes musicien.nes en devenir. Je garde des bons souvenirs de cet établissement où la musique résonnait sur chaque étage. Je me rappelle des concerts annuels au premier étage où l’on avait la chance de jouer sur un piano à queue et de l’entendre être joué par les doyens de la classe de piano. Il y avait aussi des cours d’ensembles à cordes sous la direction de Zoé Dumais auxquels j’ai participé en tant que violoncelliste. Finalement, il y avait les cours de combo jazz sous la direction de Pierre Richard à chaque lundi soir auxquels je venais assister comme auditeur. C’est là que j’ai eu la piqûre du jazz; lorsque j’ai entendu mon père qui reproduisait le solo de batterie de Joe Morello sur Take Five. Peu de temps après, j’ai moi-même commencé à suivre des cours de batterie avec Geoffroy Doyon vers l’âge de 12 ans . Il m’a aussi initié à l’harmonie jazz au piano en m’enseignant le morceau “Blue In Green”. À travers mes cours de batterie et de combo jazz, j’ai rencontré des musiciens avec qui on s’est occasionnellement mis à jouer à l’extérieur des cours en public. Peu à peu, le CMM nous trouvait des contrats payants dans des hôtels, des vernissages et différentes fêtes privées. C’était en quelque sorte le début de ma carrière de musicien professionnel.

Lorsque j’ai déménagé à Montréal en 2014, j’ai commencé le programme de musique-études à Vincent d’Indy. À ce moment-là, je faisais mon parcours en contrebasse classique. Après les cours de musique en après-midi ou les séances d’orchestres le soir avec l’OSCM, je restais à l’école pour pratiquer mon piano classique qui devenait de plus en plus jazz. Ce sont des professeurs comme Monique LeBlanc et Jean-Michel Rousseau qui m’ont poussé à développer une approche plus personnelle en m’encourageant à improviser, à composer et à écrire sur la musique. Un an plus tard, j’ai débuté ma formation en piano jazz au Cégep de Saint-Laurent où j’ai côtoyé des figures de proues de la scène musicale montréalaise telles que Lorraine Desmarais, Marianne Trudel, Alexandre Côté, Jean-Pierre Zanella, Rémi-Jean Leblanc et j’en passe. J’ai acquis plusieurs compétences qui m’ont permis de me développer comme musicien. Entre les cours de formation auditive, les cours d’écriture et d’arrangement pour des petits et des grands ensembles, les sessions d’enregistrement en studio et les cours de musique assistée par ordinateur, j’ai eu l’opportunité de jouer avec des musicien.nes de haut niveau à tous les jours. Que ce soit dans le cadre des cours et des concerts à l’école ou à travers les “jams sessions” plus informels avec mes paires, c’est durant cette période que je me suis davantage développé en tant que musicien aux multiples horizons. J’ai formé plusieurs groupes dont Barnatchok et Solarium avec qui j’ai enregistré quelques albums et tourné à travers le Québec et les provinces maritimes. Depuis la fin de mes études musicales en 2019, je continue d’oeuvrer dans le milieu de la musique en tant que compositeur-interprète et comme professeur au CMM. J’ai eu la chance d’enregistrer des albums dont une première parution à mon nom. J’ai aussi joué avec le Cirque Éloize à quelques reprises et dans des festivals au Québec (prix du public à Victoriaville, OFF festival de jazz à Montréal, Festival Classica) et ailleurs, notamment en Belgique à l’automne 2020. Qui sait où me mèneront mes prochaines entreprises musicales.

Quels apprentissages tires-tu de ton parcours musical?

Pour moi, la musique est une ouverture sur le monde. Il y a une belle perspective de voyage et de découvertes de nouveaux lieux, mais aussi des possibilités de rencontres improbables qui forgent le caractère et qui change une vie. Mes tournées à travers le Québec ont changé mon rapport à l’identité et à l’appartenance nationale qui passe beaucoup par l’amour du territoire. On se rend compte de la chance qu’on a de vivre dans un pays si vaste, riche en forêts en en étendues d’eau. J’ai aussi été touché par la bonté et la générosité des gens qui vivent loin des grandes villes. Il y a beaucoup à apprendre de leur mode de vie qui me semble plus simple vue de l’extérieur. Plus sain surtout. Lorsqu’on voyage pour faire de la musique, on reçoit beaucoup de reconnaissance et on apprend à être plus reconnaissants de ce qu’on nous partage. C’est un art de vivre; prendre le temps de partager un bon repas, jouer de la musique autour de feu après un concert, s’arrêter souvent sur la route pour contempler le fleuve. Au final, la musique est un canal qui donne accès à toutes ces belles choses que la vie peut nous offrir.

Karl-André en studio. Automne 2020.

Karl-André en studio. Automne 2020.

Quelle est la place de la musique dans ta vie aujourd’hui?

La musique est mon pain quotidien. Que ce soit une écoute de musique active ou passive, une séance de pratique ou d’improvisation seul ou entre ami.es, chaque moment de ma journée est ponctuée d’une activité musicale. Mais celle qui demeure tout de même la plus importante à mes yeux est la pratique d’un instrument, dans mon cas surtout le piano. Il s’agit en quelque sorte d’un rituel quotidien. Rares sont les journées qui ne sont pas orchestrées autour de cette pratique.

Quels conseils donnerais-tu à des jeunes qui étudient la musique en parascolaire ou musique-études?

Fais en un peu à chaque jour. Mieux vaut pratiquer 10-15 minutes par jour qu’une heure la veille de son cours. Pratiquer la musique, ce n’est pas seulement s’asseoir avec son instrument. C’est aussi se coucher avec une tisane en écoutant une chanson ou un album.

Pour plus d’informations, visitez :

Bandcamp: Cliquez ici

Courrier du Sud: Cliquez ici

Karl-André Rozankovic

Karl-André Roaznkovic est un jeune composieur, arrangeur et pianiste de jazz. Il enseigne présentement au Conservatoire e musique de la Montérégie.

https://karlarozankovic.bandcamp.com/album/liminaire
Précédent
Précédent

Parcours d'une pianiste, infirmière et optométriste

Suivant
Suivant

De violoniste à avocate en droit des arts