Parcours d'une pianiste, infirmière et optométriste
Qui es-tu?
Je suis à la fois pianiste, infirmière et optométriste. J’étais, jusqu’à tout récemment, professeure de piano au Conservatoire de musique de la Montérégie depuis plus de six ans et docteure en optométrie depuis 2020. Comme vous pouvez le constater, pendant la majeure partie de ma vie j’étais plutôt une passionnée des études.
Quel est ton parcours musical ?
Selon la légende familiale, j’aurais demandé des cours de piano vers l’âge de 5 ans en voyant un pianiste à la télévision. Peut-être était-ce plutôt le profond désir de ma grand-maman d’apprendre à jouer de cet instrument qui m’a permis d’être initiée tôt au piano. Ainsi, comme bien des jeunes, je n’avais pas plus que des parents (non-musiciens) très patients et un minuscule clavier digital afin de démarrer ce qui allait être un long parcours dans le domaine musical. Étant persévérante de nature avec une forte propension à rechercher l’excellence, j’ai vite été prise en charge par une professeure qui était une excellente coach de concours de piano. J’ai bien vite pris goût aux petits prix des concours et malgré ma nature anxieuse, je voulais toujours en faire plus… quitte à passer plus de temps chez ma professeure afin de pratiquer plus intensivement!
La Nouvelle, mercredi le 2 avril 2008
Crédit photo: Imacom, Claude Poulin
Un peu plus tard, à l’adolescence, j’ai fait la rencontre de Marie-Anne Rozankovic et j’ai reconnu en elle toute la motivation (sans oublier la passion) à découvrir de nouveaux projets musicaux et faire de son art un métier ! Grâce à elle, j’ai pu intégrer de petits ensembles instrumentaux et j’ai découvert l’immense plaisir de la musique partagée. Elle m’a coachée à développer mon sens de l’écoute, du rythme, et du phrasé musical en accompagnant des violonistes et des violoncellistes. De fil en aiguille, j’étais incapable de me séparer de la musique et j’ai entrepris des études sérieuses au cégep, puis au baccalauréat en interprétation du piano. J’étais une passionnée des études de la musique classique, de l’interprétation juste d’une œuvre musicale en solo ou dans l’accompagnement de l’art vocal ! J’ai également étudié le violoncelle durant trois ans à l’université et j’ai eu la chance d’intégrer un orchestre.
La fin de mes études au baccalauréat coincidait également avec le début l’âge adulte et je découvrais peu à peu une nouvelle passion, celle du domaine de la santé humaine. J’ai ainsi continué d’étudier avec intensité en sciences biomédicales, sciences infirmières, pour finalement terminer un doctorat de premier cycle en optométrie, qui est ma profession actuelle. Pourtant, la musique m’a accompagnée à chacune de ses étapes, grâce à l’enseignement du piano au CMM.
Quels apprentissages tires-tu de ton parcours musical ?
Ce fût un parcours assez unique et je me considère choyée de posséder ce bagage qui m’accompagne tous les jours et ce, même si je n’exerce plus principalement en musique. Je crois que l’étude intensive du piano et du langage musical m’ont permis d’accéder aux parties de moi les plus vulnérables. Lorsqu’on interprète une œuvre (ou qu’on la crée !) nous la possédons avec toute la fougue, la sensibilité et la clarté d’esprit dont on est capable. J’ai rarement ressenti autant d’exaltation que lorsque je me sentais en possession d’une œuvre.
Sur d’autres points, la rigueur et la persévérance m’ont servi dans tous les autres domaines d’étude. J’ai été capable d’accomplir et terminer deux autres programmes d’études tout en travaillant assidûment durant 12 ans !
Cindy Boily-Thibault, infirmière et optométriste
Quels conseils donnerais-tu à des jeunes qui étudient la musique en parascolaire ou musique-études?
Soyez fiers de votre cheminement, assumez-le pleinement et fixez-vous de petits objectifs réalistes régulièrement. Apprenez à mettre la gêne de côté et partagez votre musique avec les gens autour de vous !
